HAUTS-PLATEAUX


Laure Myers est danseuse, Fabrizio Rota est musicien et compositeur. Ensemble ils créent le groupe Hauts-Plateaux. Ils y développent des pratiques de relation sensible au milieu et au paysage et réalisent des travaux (performances, musiques, vidéos ...) issus de ces pratiques.

Cartographie


• Cartographie -> se souvenir -> s'orienter
• Superposition de la carte sur le lieu et de l'imaginaire sur la carte et sur le lieu. Co-existence de différentes échelles.

Emergence


 • C'est un protocole de relation entre nous et les éléments, une série de contraintes, de règles du jeu. Mettre en jeu ce qui nous intéresse dans les règles qui régissent l'émergence de la forme et se laisser surprendre.

Lieux


Un paysage singulier et imaginaire qui émerge au fur et à mesure que les mots que nous écrivons sur le sol viennent qualifier notre perception de ce qui est à l'oeuvre ici.

- paysage extérieur, autour de la salle (maintenant) présent par la lumière, les sons ou ce qu'on perçoit des fenêtres (ouvertes ou fermées)
- paysage ailleurs (dans l'espace ou/et dans le temps)
- traces des mots sur le sol qui font émerger un paysage imaginaire qui se superpose et se mêle à la situation présente

Atmosphères


• Penser aux éléments émotionels et « atmosphériques » de l'espace.
• As-tu été neige est une pratique de relation au milieu .

• Transparence et perspective: (perce)voir une chose à travers une autre. ( le mouvement, le son, les mots, le paysage, la carte, l'espace de la salle...)

Mots


• Qualifier la perception que l'on a de ce qui est à l'oeuvre ici : écoute du lieu, écoute de l'action de l'autre attention à ce qui émerge...

• Dans les mots il y a des lieux, des verbes d'action et des qualités aussi. Le fait qu'ils soient écris sur le sol les rapportent à l'espace, (ex: sécheresse). Parfois il y a des corps aussi (le chien, toi...). Dans la performance, les mots se rapportent plus à l'espace, dans les films ils peuvent se rapporter à un corps, à l'expérience.

La performance

• L'occupation de l'espace: la musique change la forme et la perception du corps et de l'action.
• La relation rythmique (dialogue) efface l'espace ou en tout cas en diminue la perception.
• Travailler sur différents niveaux de présence plutôt que de rentrer et sortir. Etre là en silence ou en écoute ou en présence...

• Pour articuler les différents éléments entre eux (son, mouvement, mots, espace …) il faut être conscient du début et de la fin d'une action. Essayer de se limiter à une action...qui correspond à un mot ou expression écrite. Quand on a fini de jouer ce mot, s'arrêter ou dévier sur un autre mot mais avoir conscience des débuts et des fins... articuler.

• Obligé de faire avec la musique présente mais danser le mot qu'elle à fait apparaître et ne pas danser sur la musique.

• Comment on va dans un mot ?
- Par auto-hypnose ? Les mots rentrent dans le corps ? Les images qu'ils transportent ? Sans illustrer ?...auto-hypnose...

• Etre poreux

• Il s'agit ensemble de fabriquer un univers commun et singulier.

• Se dessine la carte d'un possible paysage ou une sorte de rébus dont chaque spectateur échafaude la solution. L'univers apparaît par accumulation et association.

• On partage un monde qui se construit et se détruit à chaque performance.

• Pas de « front of reference »

• Quand on écrit sur le sol, on est dans un autre niveau de présence, j'adresse de ce que j'écris à un lecteur potentiel... déplacement de  « l'adresse » dans la trace. La trace conserve l'adresse de l'action après que l'acteur soit ailleurs.

Pas à Pas

Si la relation au lieu laisse des traces: enregistrements, images, mots, danses, musiques…
Si chaque pas marquait un territoire?
Possibilité d'une micro modularité avec le jeu des mots mais aussi une macro modularité des lieux investis chaque fois. CàD: ATLAS + Fuori Luogo

Le territoire comme un vocabulaire, comme le générateur des mots… à travers les atmosphères.

• les mots comme lien entre le monde sonore et le mouvement. Le fait de nommer, de "dire". Les directions que donnent les mots: ouverture vs. Didascalie. La poésie.
• Le montage comme développement du concept des Bagatelles
• l'écriture (au sol): l'horizon.
• La carte et le territoire. Les échelles.
• La trace du passée.
• Le livre (éventuel)/le support
• la relation à l'espace … l'ouverture des fenêtres, l'enregistrement sonore des temps de l'espace... histoire de l'espace(-temps).

La peinture, même lorsqu'elle s'attache au paysage, n'a rien à voir avec le visible. Lorsque Cézanne allait "sur le motif", c'était moins pour le contempler ou l'analyser du regard que pour s'immerger dans une substance qui finissait par se confondre avec la matière même de la peinture. (M. Collot: la langue peinture de du bouchet.)

Traces

• Investir et/ou découvrir l'atmosphère de l'espace au lieu d'essayer de l'inventer, de la créer.
• Ouvrir la perception vers le lieu et vers l'extérieur en restant attentif à la présence de notre figure dans l'espace.
• Enregistrer des moments de l'espace: des traces sonores de la vie de l'espace, de sa perméabilité au paysage sonore extérieur. 
• Les paroles écrites sur le sol deviennent les traces des nos mouvements mais aussi des entités indépendantes et ouvertes: des points qui peuvent être réinvestis sous une autre forme. 
• Laisser de l'espace/de la place pour du vide.


Après

Comment travailler sur le lieu ?
• nommer les sensations, les images, les relations les atmosphères.
• mouvement sans pensées
• enregistrer sans un but en faisant le moins possible de choix (travailler plus vit que le mental)…… et après oublier.

Attention, Imagination

• «Deux lignes, mais la ligne principale est la ligne imaginaire». (Paul Klee)
• «La structure doit induire l'imagination (et/dans ?) une nouvelle poetique». (Pierre Boulez)
• «De l'image, l'attention libère l'idée, puis de nouveau la ramène dans l'image». (Cristina Campo)
• L'attention n'est pas l'imagination?
• Décomposer et recomposer le monde

Vides pleins

• Penser aux aspects émotionnels et atmosphériques de l'espace.
• Modulations de l'espace.
• Vulnérabilité
• Créer un temps et un espace vides, des espaces capables d'acueillir. Peut être le montage se réalisera à travers ces espaces.
• Créer de la légèreté à travers les atmosphères.
• Travailler sur les transparences.
• Ne pas se detacher de l'atmosphère temporelle (saison, jour, heure…) de l'écriture.
• On écoute la résonance de l'action (quand elle existe) mais surtout le silence d'où elle surgit et se détache.

Summa I

• On se trouve ici à constater notre manque d’intérêt pour la forme à priori. On doit donc aller chercher ailleurs les germes et les graines qui "formeront la forme". On s'interroge sur certaines relations entre danse et musique et leur action créatrice sur l'espace et sur le temps.
Pour le moment il y a Klee et ses constructions: la regle et son détournement. Il y a Cage et Cunningham et leur relation "précisément hasardeuse" du temps (et de l'espace). Il y a les formes végétales…biologiques. Il y a le Japon et ses vides et je ne sais pas encore pourquoi Hosokawa et le jardin Zen. Il y a Laban et le paysage.

Perspective

• Les perspectives d'écriture des éléments: la position "de lecture" du spectateur dans l'espace (les cadrages possibles), les relations des les éléments entre eux et par rapport au temps, à l'espace (les lectures possible des relations, des atmosphères qui créent ces relations). En d'autre mots chercher des éléments qui ouvrent la situations tout en gardant une sorte d'unité, de paysage que l'on pourrait approcher de différents point de vue.

Écriture(s)

• Notre projet est la forme dans l'espace et dans le temps, comme un organisme.
• L'espace est constitué de matière dense.
• Exercices d'écriture de l'espace ou dans l'espace ?
• Ecriture et graphie dérivent de griffer, sculpter, tracer un sillon… dans l'espace.  De ce fait on peut lier la langue au territoire: le fait de tracer, de dessiner, de créer un lieu mais aussi le fait de dire…dire un lieu…
• Travailler à l'intérieur d'un cadre temporel prédéterminé.

…temps espace I

• «Space and time cannot be disconnected»
• «Think the structure as a space of time in which anything can happen..».
• «…un esprit qui se manifeste dans l'espace».
• «…a marvelous adventure in attention» (Merce Cunningham)
• La graine extérieure et celle intérieure.
• Partager l'espace-temps comme structure de base.
• L'importance de ne pas "s'interpreter” l'un l'autre.

Klee et…

• «L'importance des formes qui modèlent plutôt que des formes en soi»
• «Chaque figuration aura son propre "visage"»
• «La croissance est un mouvement continuel de la matière qui s'applique à quelque chose à l'ârret»
• «Je m'occupe de certaines opérations partielles […] toujours en rapport aux dimensions les plus inconscientes du tableau»
• «Le point qui se met en mouvement est l'acte générateur de la forme»
• «La difference entre une surface qui est le produit du mouvement d'une ligne est l'illusion de surface qui se produit à travers un périmètre formé par des demi-droites» 

Paul Klee: Cours du Bauhaus.